À bientôt 47 ans, Pierre-Michael Micaletti est un revenant. Victime d'un accident de la route alors qu'il n'avait que 16 ans, invalide jusqu'à 20 ans, ce sportif de l'extrême vient de réaliser une performance incroyable. Dimanche, sur le vélodrome de Saint-Denis-de-l'Hôtel (Loiret), il a établi le nouveau record du plus long contre-la-montre de l'histoire du cyclisme sur piste : huit cent soixante-quatre kilomètres en quarante-huit heures. "La précédente marque était sur vingt-quatre heures. Ça me paraissait un peu court, j'ai voulu la dépasser. Mais, pour être honnête, je ne savais pas du tout où j'allais !" Le Vietnamo-Corse, né à Marseille et "pur supporteur de l'OM", est sur le point de voir sa prouesse homologuée par le célèbre Guinness. Au repos forcé depuis quelques jours, il se souvient : "Quand j'ai démarré, il faisait 42 ° au soleil, puis il a plu toute la nuit de samedi à dimanche. J'ai chuté, c'était horrible. C'est peut-être futile, inutile ou débile, mais je suis allé au bout !"

"Au Tour de France même pour porter les bidons !"

Jeune, il rêvait d'imiter Miguel Indurain et Greg LeMond sur les routes du Tour de France. "Petit, mon cadeau le plus cher a été un vélo. Une sorte d'ovni dans la maison, mes parents l'appelaient la colossale dépense", ironise-t-il. Toujours fan de la Grande Boucle, il espère un jour "être invité, même pour porter les bidons". En attendant, ce cadre de l'administration vit entre Paris, où il travaille, Évreux, où il réside, et le reste du monde, au gré de ses exploits.

Admiratif du funambule Philippe Petit, il s'inspire aussi de la "poésie" et de "l'originalité" de Graeme Obree, ex-cycliste écossais. En omettant les quelques rares et courtes pauses, sa vitesse se situait ce week-end "entre 25 et 30 kilomètres-heure". "J'ai pris un départ un peu trop optimiste, raconte-t-il. Au bout de six heures, j'étais fumé. La première nuit, j'étais même en hypothermie, déshydraté. Cette victoire, je la dois à 90 % au mental." Mais alors, à quoi peut-on bien penser, le cul vissé sur un vélo à pignons fixes pendant quarante-huit heures ? "Je laisse mon esprit s'échapper, vagabonde dans mes souvenirs... Mais en même temps, je suis un acharné des compteurs et je reste ultraconcentré, un peu comme les apnéistes."

Toujours plus d'ambition

Fier de ses "quarante-huit heures non-stop", le cycliste de l'extrême n'oublie pas de souligner une autre performance : celle des six jours à pied sur tapis de course. L'an passé, il a établi le record du monde de cette discipline méconnue, parcourant 822,3 kilomètres en 144 heures. Temps de repos ? Douze heures à peine. "J'ai couru trois fois entre juin 2011 et mai 2012, sur tapis pour faciliter le travail des scientifiques. Avant cela, j'avais cinq ans d'expérience sur circuit", explique-t-il. "Smicard du sport", il est accompagné de sponsors : "Ils me permettent de financer la logistique. Et puis, avec ce qui reste, je donne toujours un petit billet aux copains qui me suivent et qui m'aident." Si tout se passe bien, Pierre-Michael devrait participer, fin août, à la première édition du Race Across Europe. "Une course cycliste de 4 800 kilomètres calquée sur le Race Across America. Un truc de cinglés, mythique, où les meilleurs sont les plus gestionnaires et les moins dormeurs."

Parfois comparé à Félix Baumgartner, ce "saltimbanque" préfère en rire : "C'est le contraire de moi, dans tous les sens du terme. Ce qu'il fait est fulgurant, court et avec pléthore de moyens. Dans son documentaire, qui est magnifique au passage, on le croirait sorti de Top Gun. Moi, on me voit en slip sur mes vidéos. Je fais tout sauf du spectacle et, de toute façon, tout le monde s'en fout", ironise-t-il. En 2006, ce guerrier a bouclé les 700 derniers kilomètres de la Transe Gaule avec une fracture du tibia. Aujourd'hui, il profite de l'occasion pour lancer un défi au parachutiste autrichien : "Il y a deux solutions : soit on se fighte dans l'espace, soit il vient m'affronter sur piste. En tout cas, je suis prêt. Félix, je t'attends !"

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HORS STADE. - 2es Foulées d’Ouroux. Marlot (Louhans AC) de bout en bout

Dès le premier virage, Marlot, Linger et Faucheur sont aux avant-postes. Photo S. Baudrand (CLP)

Le Louhannais Sylvain Marlot s’est brillamment imposé, dimanche après-midi, lors des 2e foulées ouriates organisées par l’amicale des sapeurs pompiers locale. Sylvain Marlot a enlevé tout suspense à la course (11,6 kilomètres) en faussant compagnie à tous ses adversaires dès le premier tour sur les quatre que comportait l’épreuve.

En réalisant un chrono en dessous des quarante minutes, il confirme sa bonne forme actuelle puisqu’il vient de terminer troisième au récent 10 kilomètres de Paray-le-Monial. Philippe Linger (Morvan Oxygène) se classe deuxième, le podium étant complété par Patrick Faucheur (AS Tournus).

Dans la course populaire, la victoire est revenue à Franck Naudin (Morvan Oxygène). Chez les jeunes, Benjamin Dion (Chalon Triathlon Club) s’est imposé.

Course des AS

1. Sylvain Marlot (Louhans AC) 39’55’’; 2. Philippe Linger (Morvan Oxygène) 42’44’’ 3. Patrick Faucheur (AS Tournus) 43’27’ ’

4. Ahmed Graibis (Grand Chalon Athlétisme) 46’52’’; 5. Manuel Vitteau (NL) 48’02’’; 6. Jean Michel Desbrosses (ABS Montceau) 48’30’’; 7. Arnaud Fèvre (NL) 48’59’’; 8. Jérémy Sauvage (NL) 49’35’’; 9. Roland Marquine (NL) 49’35’’; 10. Guy Fatet (AS Tournus) 50’18’’; 11. Romain Guilleminet (Chalon Tri.) 50’18’’; 12. Guillaume Lefranc (NL) 50’26’’; 13. Pascal Bourbon (Grand Chalon Athlé) ; 14. Mickaël vitard (NL) 51’09’’; 15. Jean-Claude Paget (NL) 51’30’’… 19. Mireille Joly (NL) 54’58’’ (1re féminine)… 21. Célien Boutier (NL) 56’07’’… 27. Sandrine Boileau (NL) 58’53’’

Micaletti dans le Guinness des records

Lundi 10 juin 2013 - 12:57

En parallèle de cette performance sportive unique, je collabore avec l'équipe du Dr Eric Mullens afin de collecter des données à but scientifique, sur le sommeil dans le cadre du suivi longitudinal déjà en cours depuis 2 ans.

Pierre-Michaël Micaletti a établi le record du monde du plus long contre-la-montre de l'histoire du cyclisme sur piste en parcourant 864 km en 48 heures sur le vélodrome de Saint-Denis-de-l'Hôtel (Loiret) ce dimanche. "C'est un défi incroyable, un truc de dingue !", s'est exclamé ce sportif de l'extrême de 47 ans, spécialiste des courses sur très grande distance, dont le record va être prochainement homologué par le Livre Guinness des records. A l'aide d'un vélo à pignons fixes, le Marseillais est parvenu à surmonter ses douleurs musculaires et surtout à combattre la fatigue pour dépasser la barre des 800 kilomètres qu'il s'était fixée et ce, dans des conditions climatiques particulièrement éprouvantes. "Dès le départ vendredi, il faisait 42 degrés sur la piste. Mon organisme n'était pas prêt à une telle chaleur. Puis est survenue la pluie toute la nuit de samedi à dimanche, un enfer", a-t-il expliqué. Mais même une chute dans un virage, dont il ne gardera que "quelques égratignures", n'a pas mis à mal sa motivation : "J'ai tenu au moral. Ma réussite, je la dois à 90% à mon mental."