2012 MARATHON DE BRUXELLES
MARATHON DE BUXELLES 2012
Lors de la dernière assemblée générale de l’association Bresse-Marathon, qui s’est tenue au restaurant le Vieux Pressoir à Rancy le samedi 10 décembre 2011, de longs débats eurent lieu afin de déterminer le déplacement 2012 en Europe. Le premier critère de choix est le déroulement d’une autre course plus courte en même temps que celle du marathon (10, 15 km, semi-marathon ou encore 30 km comme à Budapest lors de la dernière sortie internationale). Deux possibilités s’offraient en automne : Zagreb en Croatie et Bruxelles en Belgique. La dernière destination fut donc retenue.
Vendredi 5 octobre
Cette fois-ci, la destination n’est pas trop éloignée de la Bresse, facilitant le déplacement pour tous, d’autant plus que des coureurs habitent maintenant dans plusieurs régions de l’hexagone. Ainsi, la plus importante partie de l’équipe prend le train à Louhans ce matin d’automne pour Dijon pour ensuite se diriger vers Lille et Bruxelles. Les plus « sudistes », de Montpellier, Régine et Roland atterrissent à Charleroi dans la nuit tandis que le parisien du groupe (votre rédacteur) prend seul le TGV en gare du Nord à Paris pour être 1 h20 plus tard dans les immenses halls de la gare de Bruxelles-Midi. En fin d’après-midi, l’ensemble de l’équipe se retrouve au cœur de la capitale européenne devant la spécialité locale : une chope de bière !
L’installation se fait rapidement dans les chambres de l’hôtel de la Madeleine, tout près de la Grande Place et de la Gare Centrale. Quant aux «méditerranéens », ils logent à l’hôtel « the Moon » trois numéros plus loin. Aujourd’hui internet facilite les choses, car tout a été « calé » depuis Louhans, par les soins de l’agence Thomas Cook. Comme il est de coutume lors de chaque déplacement marathonien, le premier souci de tout participant est de s’acquitter du dossard. Le retrait se fait au « village marathon » installé dans le Parc du Cinquantenaire et situé au cœur d’un immense espace créé à l’initiative du roi Léopold II. C’est en fait dans l’une des grandes halles vitrées, construites pour l’exposition universelle de 1897, que sont distribués les dossards des différentes courses du dimanche matin. Pas de cohue, tout est bien indiqué, c’est la 4è édition, nos amis belges ont le sens de l’organisation !
Le précieux sésame en poche pour les 13 coureurs de Bresse-marathon (six inscrits pour le marathon et six inscrits pour courir le semi-marathon), il nous reste à découvrir une partie de la ville et nous familiariser avec les transports collectifs. L’agglomération de Bruxelles possède et gère de nombreuses lignes de tramways et d’autocars ainsi que six lignes de métro souterrain. Comme nous sommes en pays francophone, il n’y aucun problème pour se retrouver dans le dédale des transports en commun. Le rendez-vous est donné à toute l’équipe vers 19 h 15 dans le hall de l’hôtel. Il a été réservé une tablée de seize personnes dans l’une des brasseries de la Grand’ Place. Bien entendu l’intérieur de cet établissement sort de l’ordinaire tant par la richesse du décor que par le volume de la salle de restauration. Il faut préciser que la Grand’Place de Bruxelles est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Certains d’entre nous n’hésitent pas à commander la spécialité locale : moules-frites, arrosées d’un vin de Bourgueil. Comme toujours lors de nos sorties, le temps s’écoule très vite, le retour à l’hôtel se fait en flânant au travers de la place dont les façades sont mises en valeur par un admirable éclairage. Fin d’une première journée !
Samedi 6 octobre
Le jour se lève sur la capitale belge recouverte d’un triste manteau gris et mouillée par une pluie fine qui est tombée durant une grande partie de la nuit. Hélas, quelques-uns d’entre nous ont eu la malchance de dormir dans les chambres côté rue. Celles–ci ont été tardivement animées (nous sommes au centre-ville !) et aussi « réveillés» de bonne heure par les camions de livraisons chargés d’approvisionner les commerces du secteur. Bref, tous les coureurs de l’équipe se retrouvent dans la salle du petit-déjeuner devant un premier repas typique des pays de l’Europe du Nord : jambon, fromage, œufs durs, pommes, pain noir, pain blanc, croissants… Il n’y a que l’embarras du choix. Il reste ensuite à définir et planifier les visites du jour. Le temps implique plutôt à fréquenter des intérieurs. Néanmoins, l’ensemble du groupe se retrouve sous les parapluies au milieu de la Grand’Place, quasiment vide… Seuls en son centre, deux marchands l’un de fleurs et l’autre de tableaux proposent leurs produits. Mais une « attraction » attire les regards de tous les passants : deux gigantesques nacelles déployées par une entreprise spécialisée dans le nettoyage des vitrages des fenêtres de l’hôtel de ville ! Lorsque l’on termine notre tour de reconnaissance, des équipes municipales commencent à décharger des camions les barrières qui serviront à baliser l’arrivée du marathon. Elle aura lieu dans ce superbe cadre situé en plein centre-ville.
Les dessinateurs belges étant les maîtres de la BD, un musée lui est consacré, il serait dommage de ne pas le visiter d’autant qu’il est situé à une vingtaine de minutes à pied. Un passage par les Galeries royales Saint-Hubert nous met à l’abri durant quelques minutes. Cet immense bâtiment est un témoignage de la Révolution industrielle de la deuxième moitié du XIXè siècle. Sa structure métallique supportant une verrière en voûte plein cintre protège sur trois niveaux une succession de magasins de luxe et de cafés aux terrasses accueillantes. Après quelques hésitations dans l’itinéraire, nous voici devant le Centre Belge de la Bande Dessinée, aménagé dans un magnifique bâtiment Art Nouveau, destiné initialement aux magasins Waucquez (textiles en gros). Les bdphiles sont ravis, sur plusieurs étages sont exposées plus de 7000 planches originales de tous les auteurs mondialement connus. Notre retour s’effectue par un autre chemin conduisant à la cathédrale Saint-Michel et Gudule, toujours sous les parapluies… Mais en cette fin de matinée, un office religieux interrompt la visite de cet édifice de style gothique brabançon. Nous avons tout de même le privilège d’assister à l’arrivée de la mariée dans une superbe Citroën Traction avant blanche. Votre narrateur, lui-même propriétaire d’un semblable véhicule, prend plusieurs photos de la voiture de collection !
La faim commençant à tenailler certains estomacs, nous nous dirigeons vers le centre-ville qui regorge de brasseries et de restaurants. Le choix se porte sur la brasserie « Le Faucon » face à la Place d’Espagne où donne l’une des façades de l’hôtel de la Madeleine. Cette place semble très aminée durant le week-end, tant par des groupes de musiciens que par un marché artisanal très garnis qui attire de nombreux passants et acheteurs potentiels. Le repas est pris dans un cadre agréable avec des frites, des moules et des viandes grillées au feu de bois arrosés avec la bière locale (Prius). Dehors, la pluie a cessé. On peut alors aller flâner dans les rues, à la découverte d’immeubles à façades remarquables comme aussi des galeries marchandes, des églises et des vestiges historiques. Par exemple une ancienne tour médiévale (vestige d’anciens remparts) inclue dans des constructions modernes. En cet d’automne aux températures particulièrement douces, les terrasses des cafés et brasseries sont très fréquentées et il est difficile d’y trouver place autour d’une petite table. Néanmoins, le groupe dont je faisais partie à «trouvé » par hasard la fontaine du Manneken Pis et à proximité « le Poechenellekelder ». Il s’agit de la brasserie « le Polichinelle » (en français) célèbre établissement bruxellois qui a gardé son décor du début du XXè siècle et conservé son esprit estaminet en servant un panel de bières (ambrée, blanche, blonde, brune, gueuze..) toutes de très bonne qualité.
Nous tombons aussi tout à fait par hasard sur une plaque dans laquelle est gravé l’un des épisodes de la vie des deux célèbres poètes Verlaine et Rimbaud. Pour la petite histoire, en juillet 1873, ces deux hommes de génie vivent alors une histoire d’amour et d’inspiration réciproque. Ils se retrouvent lors d’un voyage dans la capitale belge. Après avoir trainé d’un café à l’autre, ils se disputent violemment. Paul Verlaine, voulant se suicider, achète un revolver pour finalement tirer sur son ami Artur Rimbaud qui est grièvement blessé physiquement et psychologiquement... Le tourisme et la course à pied permettent parfois des rencontres tout à fait extraordinaires !
Pour d’autres bressans, l’après-midi a été occupée par la visite des musées Magritte, Royaux des Beaux-arts, d’Art moderne, des instruments de musique… Toute l’équipe se retrouve dans le hall de l’hôtel vers 20 heures pour se diriger ensemble vers le restaurant. Et comme traditionnellement, le repas de la veille de marathon est constitué principalement de pâtes, le choix s’est porté sur le restaurant italien contigu au bâtiment de « la Madeleine ». La grande tablée (pour 16 convives) avait été réservée dès notre arrivée. Nous avons été particulièrement choyés dans cette sympathique entreprise familiale : « la maman » cuisine les plats au rez-de-Chaussée tandis que « le papa et la fille » montent les repas à l’étage. Cette veille de marathon permet de se retrouver ensemble autour de grandes assiettées de pâtes en dissertant sur le marathon à venir et en se remémorant de nombreuses autres courses qui nous ont marqué.
Dimanche 7 octobre
Souvent, le jour du marathon, de nombreux coureurs se réveillent tôt, ayant en tête leur future course. Bien sûr ce matin du 7 octobre n’échappe pas à la règle. Le jour pointe à peine que déjà plusieurs pensionnaires de « la Madeleine » s’enquièrent de la météo sur la ville. Et comme d’habitude, les tenues rouge et or ne passent pas inaperçues ! Les premiers petits déjeuners sont servis à partir de 7 heures, horaire idéal pour les marathoniens qui vont s’élancer deux heures plus tard. Ainsi une grande partie des coureurs de Bresse-Marathon se retrouve pour prendre ce premier repas de la journée ensemble car il faut ensuite faire la photo souvenir devant l’hôtel. Elle sera publiée dans la presse locale les jours suivants. Pour Anne, Christian, Fred, Laurent, Mathieu et Philippe, il faut partir dès 8 heures en direction du départ, au Parc du Cinquantenaire, situé à cinq stations de métro de la Gare Centrale. Pas de pluie en cette heure matinale, bien que le ciel soit couvert, néanmoins, la météo belge a annoncé un dimanche ensoleillé. Près de deux heures plus tard, c’est au tour d’Irène, de Monique, de Régine de Gilles, de Jean, de Roland et du rédacteur de ce texte de se diriger vers le même lieu de départ pour le semi–marathon, c’est-à-dire au pied de la triple arcade monumentale surmontée d’un quadrige portant le drapeau national. Bruyante sono, camions-vestiaires, gigantesques banderoles, stands publicitaires forment le décor habituel des grands marathons (ici doublé du semi-marathon). Aussitôt le départ donné, « le long ruban de couleurs» traverse le District Européen, vaste quartier d’immeubles modernes de verre et d’acier et de chantiers permanents autour des ronds-points et des places… Puis parcours nous plonge dans la ville historique en passant devant le Palais-Royal, puis dans les communes de Saint Gilles et Ixelles faisant partie de l’agglomération bruxelloise. Les grandes artères (boulevard Waterloo, avenue Louise..), sillonnées par les milliers de coureurs, sont bordées de beaux immeubles résidentiels et de belles villas style Art nouveau entourées de grands parcs arborés. Au 10è km situé à l’entrée du Parc du Bois de la Cambre, les organisateurs ont eu la bonne idée de nous faire découvrir ce vaste espace de verdure en parcourant successivement l’avenue de Diane, du Panorama, de la Sapinière et de Flore. Bien que ce décor naturel sous le soleil d’automne soit particulièrement agréable pour des coureurs confirmés, on déplore tout de même un vide de spectateurs. Ils sont à nouveau présents à la sortie du parc sur l’avenue Roosevelt, autre grande artère de l’agglomération ombragée, puis sur l’avenue de la Hulpe et Delleur. Les plantations de platanes alignées sur chaque côté de ces axes de circulation offrent un ombrage apprécié par tous les coureurs. En fin de matinée, les rayons de soleil ont retrouvé une ardeur inhabituelle. On en oublie l’automne sur le boulevard du Souverain car les arbres sont toujours verts. Le tram longe cette partie de l’itinéraire et de nombreux passagers n’hésitent d’ailleurs pas à nous saluer d’un petit signe de la main. Le ravitaillement commun du 20è km est installé face à l’une des grilles donnant accès au château de Val-Duchesse, sur la commune d’Oudergem. Petite note historique, ce château implanté au cœur de la vallée de la Woluwe est devenu après la seconde guerre mondiale un centre de rencontres européen. Dans ses salons fut signé en 1957 le traité qui donna naissance à la Communauté Économique Européenne. Le peloton, maintenant bien étiré, continu sa progression vers Saint-Pierre Woluwe. Point d’articulation des circuits des deux courses principales de cette matinée du 7 octobre :
Les coureurs du marathon se dirigent vers le centre de la commune de Tervuren, en suivant la grande avenue du même nom qui longe la forêt de Soignes. Cette zone résidentielle fait penser à l’ouest parisien à la périphérie de Versailles. En effet, on découvre plusieurs châteaux entourés de majestueux arbres implantés au milieu d’immenses pelouses soignées agrémentées d’étangs peuplés d’une riche faune ornithologique. Sur cette « partie verte », les promeneurs sont nombreux, mais peu attentionnés au long ruban multicolore. Le 30è km se situe après le passage sous l’axe routier R 0 qui relie notamment Waterloo à l’aéroport de Zaventen. Le parcours du marathon continue sa progression jusqu’à l’extrémité Est du Parc Van Tervuren-Warande en passant d’abord sur la rive gauche de l’étang de Kasteelvijver et de Gordaaldvijver, puis après le demi-tour à la queue de celui-ci, retour par le même chemin sur les autres rives et côtés de l’avenue de Tervuren. Il faut reconnaitre que cet type de circuit est parfois démoralisant pour certains coureurs, car on repasse au même endroit, sous le même décor et sans plus de public. Après cette boucle « champêtre » de deux fois 10 km, les marathoniens rejoignent le circuit du semi-marathon au niveau du parc de Woluwe se mêlant au flot de coureurs qui sont partis 1 h 30 après eux. Les participants des deux courses continuent ensemble leur progression sur l’avenue de Tervuren (certainement la plus longue de la ville) en direction du parc du Cinquantenaire pour passer cette fois-ci sous les arches du monument élevé pour le cinquantenaire de la royauté. À cette heure avancée de la matinée et sous un ciel sans nuage la perspective sur le centre historique de la ville est superbe. Contrairement au premier tour, les trottoirs de la rue de la Loi sont saturés de spectateurs très enthousiastes. Revoilà le palais de la Nation et le palais Royal qui lui fait face. Puis les deux flèches de la cathédrale Saint-Michel indiquent que l’arrivée est proche. La descente de la rue de la Montagne (« siège de l’hôtel de la Madeleine ») accélère l’allure. À partir de la place d’Espagne, nous passons dans un étroit couloir délimité par des barrières de ville, autour desquelles s’agglutine le public. On retrouve cette ambiance de fin de course à chaque « grands marathons » que ce soit Paris, Berlin, New-York, Amsterdam…. obligeant chaque coureur à se surpasser et finir quelle que soit la fatigue qui crispe tous les muscles. Le speaker s’époumone en commentaires de toutes sortes. Enfin le portique bleu de l’arrivée marque la fin de ces deux courses (le semi-marathon et le marathon) imbriquées l’une dans l’autre tant par les circuits communs que par les arrivées aussi en parties communes. Quelques difficultés attendent les organisateurs et les bénévoles à l’arrivée. Il faut avouer que ce bel espace est un peu étroit pour les 8000 participants auxquels il faut distribuer deux médailles différentes, assurer le ravitaillement de fin de course et le vestiaire. Le public est aussi très nombreux sur cette Grand’Place ; il y a tous les proches qui veulent voir «leur coureur » de simples curieux bruxellois mais surtout beaucoup de touristes venus découvrir la ville ce dimanche ensoleillé d’octobre. Le premier marathonien couvre la distance en 2 h 16’ ; sur le semi-marathon le premier le parcours en 1 h 9’. Quant aux bressans, les six marathoniens se situent dans la fourchette 3 h 29 et 4h 47’ et les six semi-marathoniens dans la fourchette 1 h 56’ et 2 h 18. Félicitations à Mathieu qui après cette première participation devient membre de la grande famille des marathoniens.
L’après-midi se termine pour certains par une sieste réparatrice, les plus courageux continuent la découverte des rues de Bruxelles « noires de monde ». Un projet de visite de la ville en bus panoramique ne put être mené à bien. En effet, ces bus ne sont pas autorisés à sortir du dépôt ce jour à cause du marathon… Pour la soirée, il a été réservé une tablée à l’équipe de Bresse-marathon au Park Side, chic établissement situé dans le quartier européen, près du carrefour et de la station de métro Schuman. Nous aurions dû prendre le repas d’après marathon dans un autre restaurant « la Quincaillerie », hélas fermé pour travaux. Son propriétaire n’est autre que celui de la ferme du Devant à La Chapelle-Naude. Il a fait de son établissement une véritable ambassade de la Bresse, non seulement la célèbre volaille est cuisinée « à toutes les sauces locales», mais les salles et salons sont décorés avec de belles photos de fermes de notre région. La soirée fut très agréable dans un décor hors du commun et le repas servis par du personnel souriant et très attentionné. Merci à Mathieu de nous avoir offert le vin pour fêter son premier marathon : Intronisation dans la confrérie marathonienne !!!
Lundi 8 octobre
Ce matin, le ciel est gris, mais pas de pluie... Pour certains d’entre nous, la journée commence par une nouvelle balade dans le quartier de la Grand’Place tandis que d’autres effectuent les achats et les souvenirs. La plupart des guides touristiques de Bruxelles recommandent d’aller déguster une bonne bière à « la Mort subite ». Pourquoi pas ? Ainsi, nous sommes une douzaine de bressans à nous rendre dans cette brasserie, située aux 7 de la rue de la Montagne aux Herbes inclus dans le périmètre du centre-ville où le temps semble s’être arrêté. En effet, la devanture ressemble à celle que l’on voit dans les films retraçant la vie des années 1920. Il en est de même lorsque l’on pousse la porte d’entrée. Les longues tables, les banquettes et les chaises en bois patiné semblent faire partie d’un décor hollywoodien. Heureusement quelques consommateurs et serveurs en tablier noir particulièrement accueillants nous ramènent à la réalité. En quelques minutes, « ces garçons » (au sens le plus noble) nous regroupent autour d’une table commune. Chacun s’émerveille devant l’immense comptoir au-dessus duquel s’alignent une douzaine de « pompe à bière à pression » ou encore devant les photos dédicacées de Jacques Brel de Maurice Béjart ou d’Annie Cordy. Dans leur jeunesse bruxelloise, ces célèbres artistes avaient l’habitude de se retrouver en ce lieu, entre amis, devant un pichet de la célèbre gueuze.
La matinée étant sérieusement avancée, pourquoi ne pas profiter de ce superbe cadre pour prendre le repas du midi. Le téléphone portable facilitant les contacts, en quelques minutes les autres membres de l’équipe sont avertis. Ainsi, seize Bressans se retrouvent dans cette brasserie peu ordinaire sous les regards des figurines des affiches Belle Époque et devant des miroirs tachés par les années, aux bords ciselés et joliment décorés. Le repas typique « brasserie bruxelloise » s’est un peu prolongé car il faut tout de même laisser reposer les mollets et les autres muscles de tous les kilomètres « avalés » durant ces derniers jours. En début d’après-midi le groupe s’en retourne à pied vers la gare centrale pour prendre le « Citysightseeing » (en clair le bus panoramique) et suivre la visite prévue hier. Le circuit passe d’abord dans le centre-ville, devenu familier, puis nous dirige vers le nord sur le plateau du Heysel en suivant les quais du canal qui relie Bruxelles à Charleroi. Petite parenthèse historique : ce canal fait partie d’une artère fluviale, de grand gabarit qui relie Anvers et le nord de la France. Il a été construit au milieu du XIXè siècle, exigeant de gigantesques travaux de génie civil.
La circulation routière devient beaucoup moins dense dans cette partie nord de la ville, notamment sur l’avenue de la Reine qui longe le domaine royal de Laeken, résidence habituelle des souverains. Après le passage des grilles de l’entrée principale (sérieusement gardée), nous apercevons au-dessus du mur d’enceinte les célèbres serres, véritable palais de verre de fonte et d’acier mais seulement ouverte au public quelques jours au printemps. Petite note exotique puisqu’on peut voir aussi depuis notre bus le toit d’un pavillon chinois et une tour japonaise ! Ces deux élégantes constructions asiatiques avaient été construites initialement pour l’exposition universelle de Paris. Mais hélas, souvent à la fin de cette immense manifestation, la plupart des bâtiments est condamnés à la destruction pure et simple. En 1901, le roi Léopold II eut la bonne idée de racheter ces deux bâtiments et de les « rapatrier » dans son domaine bruxellois. Tout au long du périple découverte, des haltes sont prévues aux lieux touristiques de l’agglomération. Les passagers sont entièrement libres de leur temps ; il leur faut juste attendre le passage du prochain « Citysightseeing », bus rouge à deux niveaux facilement reconnaissable et repérable ! Bref, toute l’équipe a convenu de visiter «l’Atomium » situé à l’extrémité du parc de Laeken, tout près du stade du Heysel, appelé aujourd’hui : stade du roi Baudouin. On doit cette «Atomium » à l’exposition universelle de 1958, la première après le cataclysme de la deuxième guerre mondiale. La science est à l’honneur, on s’imagine alors qu’elle va résoudre tous les problèmes et améliorer considérablement la vie de tous les jours. L’ingénieur architecte A. Waterkeyn, en charge de la conception du pavillon de la Belgique décide alors d’édifier un monument de forme unique : la reproduction (agrandie 165 milliards de fois) d’une molécule de fer constitué de 9 atomes sphériques. Sa réalisation est une performance technique, il faut assembler les 9 sphères de 18 m de diamètre, les relier par des tubes de 3 m de diamètre ; l’ensemble étant soutenu par trois énormes piliers. La sphère la plus haute « culmine » à 102 m, elle est le siège du restaurant panoramique. Comme la tour Eiffel à Paris, cet ensemble n’était pas destiné à survivre à l’exposition mais sa popularité et son succès en firent un élément du paysage bruxellois. Après cette visite peu ordinaire, nous rentrons vers le centre-ville en terminant « la boucle » redescendant par les quartiers nord passant par l’aquarium et la basilique Art déco. Une halte au canal permet éventuellement aux amateurs de faire un petit voyage fluvial. Notre périple se termine en fin d’après-midi. Les premières gouttes de pluie tombent lorsque nous descendons au terminus : la gare centrale.
La soirée se prolonge tardivement dans un cabaret restaurant. Le choix s’est porté sur un orchestre jazz animant un repas italien. Les pâtes et la charcuterie conviennent parfaitement à un lendemain de marathon ainsi que le « sympathique vin rosé» en pichet. Fin d’une belle journée !
Mardi 9 octobre
Le premier départ se fait à 9 h 15 en gare de Bruxelles-midi pour le parisien du groupe (votre rédacteur !), tandis que la majorité des autres bressans embarque aussi dans « un Thalys » vers midi. Après un changement de gare à Paris, « ils roulent » vers Dijon. C’est en fin d’après-midi qu’ils arrivent à Louhans accueillis par de nombreux autres coureurs qui n’avaient pu faire le déplacement bruxellois.
Jean Luc Chanussot
Octobre 2012